mercredi 1 octobre 2014

Le témoignage de Reginleif:

Ca, c'est du blog qui booste.

Jusqu'à il y a presque un an, mon taux de confiance en moi était proche de zéro. Physiquement, c'était la cata. Tout ça à cause d'une chose : mon nez. J'étais affublée d'une énorme bosse en plein sur le tarin. Et comme à côté de ça, il était plutôt fin, de profil, on aurait dit un aileron de requin. Et encore, le mot est faible.

Plus jeune, au collège, on a dû me faire la remarque 2 ou 3 fois, pas plus. Des moqueries à peine blessantes, plus sur le ton de la taquinerie qu'autre chose, et à cette époque là, je ne le prenais pas mal, même si j'étais déjà complexée.

Ma maman me répète toujours qu'aux âmes bien "nez" la valeur n'attend pas le nombre des années.
(Bon ok c'est dans Cyranno de Bergerac et c'est vrai qu'il était pas bien jojo... Mais quand même!)


Mais plus le temps avançait, plus le complexe prenait du grade. A tel point que je gardais la tête baissée quand je marchais seule dans la rue, que je m'interdisais de m'attacher les cheveux, que je refusais de porter des bonnets même par -8000°C (parce que ça faisait vraiment une impression de "tiens, regarde ! un nez avec un bonnet !"), et que je tournais systématiquement la tête quand quelqu'un venait s'asseoir à côté de moi dans le bus. Et évidemment, je fuyais les appareils photos comme la peste, ou alors je m'arrangeais pour ne JAMAIS apparaitre de profil.

Bon, le truc le plus chiant, c'est que du coup, ça empiétait sur ma vie sociale. Je n'aimais pas sortir (même pas avec mes amis), je détestais faire de nouvelles rencontres, et plus il y avait de monde là où je me trouvais, plus j'étais mal. Mais le vrai gros malaise quoi, celui qui te donne envie de laisser tout en plan et de rentrer chez toi en pleurant. On me voyait clairement comme une espèce d'ermite complètement hermétique à toute forme de vie sociale, et c'est vrai que j'en étais pas loin.

Et puis un jour, j'ai sauté le pas. Je suis allé voir un chirurgien esthétique. Rien que de prendre la décision d'aller le voir m'a fait pleurer pendant toute une soirée, une partie du poids que j'avais était déjà partie.

Quelques semaines plus tard, l'opération était programmée, et 10 jours après l'opération, on m'enlevait les pansements. Là, j'ai eu un choc monstre : la bosse avait complètement disparu ! Tout était encore très gonflé mais la bosse n'était plus de ce monde.

C'est la foire des jolis petits tarins.


J'ai mis quelques jours à m'en remettre, et j'ai dû attendre 1 ou 2 mois pour que tout dégonfle bien. A ce moment, ça a été une véritable renaissance.

Maintenant, j'adore sortir, je ne regarde plus mes pieds quand je marche, j'ai une collection impressionnante de bonnets, j'ose plein de choses comme changer de couleur de cheveux, mettre des couleurs plus vives… Ca va au point où j'arrive mieux à imposer mes choix et mes idées, et je suis beaucoup moins réservée qu'avant. En fait, je m'étais complètement fermée au monde.

Le plus "surprenant", c'est que depuis, je me suis mise à aimer les parties de mon corps que je n'aimais pas avant. Mes fesses, qui ont de la cellulite mais que je trouve maintenant bien dessinées, mes seins, que je jugeais trop petits mais qui finalement, vont bien avec ma morphologie… Je n'aime pas tout chez moi mais je me préfère à avant alors que finalement, à part mon nez, rien n'a changé, si ce n'est le regard que je me porte.

Finalement, une bosse sur un nez, c'est pas grand chose me direz-vous ! Et c'est vrai que c'est pas dramatique. Mais la manière de vivre un complexe est différente pour chacun, et personne ne pourra se mettre à votre place.

Je fais donc partie des gens qui n'ont pas su surmonter un complexe. J'admire les gens qui arrivent à le faire. Le mien était beaucoup trop ancrée en moi, et prenait beaucoup trop de place dans ma vie pour que je me sente capable de passer outre.

Faux nez ou vrai nez, l'important c'est que maintenant tu t'aimes <3



(Pardon pour le pavé, mais j'ai fait au plus court, oui oui) 

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