J'aime la femme que je suis devenue.
La petite fille qui était rejetée par les garçons du collège et les filles fashion populaires, car elle était "le laideron du bahut" est devenue grande, fine, a pris des formes, a quitté son appareil, ses boutons et ses cheveux gras, a une longue crinière blonde, se maquille (bien, j'espère), s'habille bien, réussit ses études, vit avec un homme qui l'aime et qu'elle aime et garde toujours la même ligne de conduite.
Le vilain petit canard prend toujours sa revanche.
Ce qui est beaucoup plus flatteur, c'est de croiser le garçon que tu aimais au collège, à qui tu t'es déclarée, et qui t'a rejetée en te riant au nez : "Mais t'es trop un boudin, personne voudra jamais de toi, retourne faire tes trucs de vieux", et te faire la cour 10 ans plus tard sans te reconnaître dans ta ville, plié en quatre tel un chien qui s'aplatirait pour avoir son susucre. Et de le regarder de haut, pour le juger en entier, prendre ma revanche et refuser, dignement, et de dire mon nom avant de partir, ça, ça m'a donné envie de m'aimer, pour ce que je suis aujourd'hui, mais aussi d'aimer la petite fille laide et malaimée que j'étais avant car sans elle je n'aurais pas été aussi endurcie.
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